AQUIDEAS

     Plusieurs articles ont déjà été publiés sur notre site (réf. Qu’est-ce au juste un Business Plan ? 01/02/2023, parts 1 & 2). Pourtant, il faut savoir présenter un tel document pour avoir une chance d’intéresser une banque ou un organisme prêteur de fonds.

     Ainsi, il faut soigner les détails importants suivants :

(1) Être original.

Si elle l’est, votre proposition aura tendance à être lue avec plus d’intérêt. Par contre, si elle marche dans le sillon de plusieurs autres activités qui se sont déjà affirmée sur le marché, le prêteur demandera certainement comment vous ferez pour vous démarquer de la concurrence.

(2) Identifier et mentionner les points forts à mettre à votre crédit pour mener un tel projet.

Renseigner au lecteur les qualités qui font de vous la personne appropriée : âge, qualifications, expériences, autres responsabilités, cohérence du parcours professionnel, ainsi que tout autre détail pertinent pour cet engagement.

Ceux-ci doivent être mis en avant au début du document afin de montrer au lecteur que le projet proposé a de grandes chances de réussir.

(3) Exposez vos engagements concrets en préambule de votre sollicitation.

Par exemple, il se peut que vous ayez déjà réalisé un prototype déjà réalisé, accumulé quelques économies intéressantes, prospecté anticipativement la clientèle, fait des démarches pour protéger votre activité et/ou tout autre facteur qui montrera que vous avez déjà préparé le terrain pour monter votre business.

(4) Montrez que vous avez analysé le commerce qui concerne votre nouvelle activité.

Dans vos propositions, une évaluation préalable devra été réalisée pour montrer l’importance du secteur considéré, pointer les éventuels compétiteurs (la concurrence déjà en place), indiquer d’éventuels commentaires concernant la croissance dans ce secteur particulier. Ne vous contentez pas de mentionner une part de marché ou un pourcentage du secteur que vous compter prendre.

(5) Montrez que vous dominez tous les aspects de la proposition.

Ne développez pas seulement un ou deux aspects de l’activité nouvelle. Il est recommandable que vous équilibriez le technique, la production, la promotion, la commercialisation et la finance.

(6) Savoir planifier en temps réel la vie du projet.

Mettez des dates pour la réalisation de toutes les étapes de ce projet et montrez comment vous pourrez évaluer les progrès accomplis.

(7) Être capable d’exposer clairement des projections financières.

Cela montre à l’institution sollicitée que celui qui propose la nouvelle activité a une bonne connaissance de la comptabilité. Ainsi un retour sur investissement bien monté deviendra une partie du Business Plan qui aura une grande chance de primer sur bien d’autres aspects. En effet, cette section est regardée de très près par tout économiste professionnel qui devra se prononcer sur une éventuelle approbation.

(8) Être suffisamment réaliste dans ces projections.

Ne gonflez pas vos projections, c’est-à-dire l’estimation de vos gains futures, pour impressionner le monde. Un optimisme exagéré se retournera inévitablement contre vous tôt ou tard.

(9) Incorporer le tableau d’analyse sensitive.

Référez-vous à l’article intitulé Sensitivity analysis publié le 1^er septembre 2021. Ce tableau est particulièrement important, car il montre les variations de rentrées qui peuvent survenir avec une hausse des coûts de production ou une réduction sur les marges pouvant correspondre, par exemple, à une conjoncture économique non maîtrisée (une dévaluation monétaire ou une nouvelle concurrence).

(10) Placer en tête du document un résumé exécutif.

Il résume de façon très succincte l’ensemble des points importants du Business Plan et ne se fait qu’à la fin ...lorsque toutes les parties du document ont été écrites. Il doit couvrir les objectifs, les facteurs critiques de succès, les produits (bien entendu), la gestion, ainsi que brièvement les principales performances financières attendues.

     Par contre, faites particulièrement attention à ce qui suit :

(a) Mauvaise présentation.

Soignez non seulement votre orthographe, mais également la construction de votre texte. Cela implique de relire votre document une fois terminé ou faites le relire par quelqu’un habitué à lire et écrire (comme un journaliste ou un expert-comptable). Ce dernier aura une vue extérieure sur ce document et saura vous indiquer d’éventuels passages peu clairs ou de pauvre rédaction. Ceci est important avant que le document ne soit lu par de possibles décideurs.

(b) N’encombrez pas votre document avec des photocopies !

A la rigueur, vous pourriez insérer une ou deux photocopies, en annexe, pour éventuellement appuyer ce que vous affirmez (comme par exemple, l’analyse du commerce concernant la nouvelle activité proposée), mais n’en abusez pas. Un Business Plan n’est pas un dictionnaire, car lors de la présentation de votre projet vous aurez devant vous un ou deux spécialistes qui dominent plusieurs facettes du commerce et doivent par conséquent être déjà au courant de certains chiffres-clés.

(c) Soyez consistant avec les projections de rentrées.

Quelqu’un qui révisera votre document pour donner son aval/approbation observera d’un très mauvais œil s’il y a des inconsistances dans les chiffres de prévisions (gains/recettes).

(d) Soyez équitable envers ceux qui assureront la construction de votre business.

S’ils offrent le même poids dans votre activité, ne montrez pas un favoritisme déclaré basé sur une impression par ce qu’ils offrent (par exemple, des aspects qui vous plaisent plus ou avec lesquels vous vous entendez mieux ; dans la réalité, il se pourrait que la réussite puissent venir là où vous ne l’espériez pas nécessairement).

(e) Ne vous répétez pas.

Il n’y a rien de plus désagréable pour le lecteur de lire des répétitions au travers d’un texte.

(f) Produisez un document raisonnablement court.

Si vous venez avec un Business Plan de 150 pages, vous croyez qu’on a fort envie de le lire ? Ne dépassez pas les 50 pages au total. Je dirais même que si vous pouvez le condenser sur 30 ou 40 pages tout au plus, cela engagera plus d’envie de vous lire. Pour cela, soyez concis, mais allez à l’essentiel pour donner à votre lecteur une idée claire de ce que vous voulez entreprendre.

(g) Lorsque vous documentez, n’allez pas incorporer des erreurs dans votre document.

Comme dit préalablement, vous aurez forcément des lecteurs qui domineront déjà les grandes lignes du commerce qui vous concerne et qui connaissent beaucoup de chiffres caractérisant le secteur que vous souhaitez développer (productions, retour sur investissement, développement des filières, etc.). N’oubliez pas que vous aurez affaire à des banquiers, des économistes et/ou de potentiels investisseurs.

(h) Enfin, n’inventer pas une disposition personnifiée pour écrire ce Business Plan.

Soit demandez à votre banquier la meilleure façon d’écrire un Business Plan : il se fera un plaisir de vous fournir la manière de procéder, car toutes les banques possèdent un pamphlet décrivant les pas à suivre comme ils aiment les voir.

Soit allez sur internet : sur un moteur de recherche, tapez quelques mots clés , comme écrire+business+plan. Il y a plein de sites d’où vous pourrez télécharger pareille présentation.

A titre indicatif, voici les parties essentielles :

                                                                                      (1) Présentation de l’entrepreneur qui fait la demande prêt ;

                                                                                      (2) Résumé exécutif ;

                                                                                      (3) Société/entreprise et équipe gestionnaire ;

                                                                                      (4) Produit et production ;

                                                                                      (5) Marché & stratégie commerciale ;

                                                                                      (6) Ventes & distribution ;

                                                                                      (7) Aspects financiers ; et

                                                                                      (8) Informations annexes