Être heureux dans son activité professionnelle
A côté des aspects techniques et économiques, on met de plus en plus l’accent sur la qualité de vie au travail, le bien-être dans son activité professionnelle, voire même le bonheur dans ce que l’on entreprend au quotidien pour subsister. C’est ce qu’on appelle l’épanouissement de l’individu face a son obligation d’assurer des rentrées pour se nourrir, se loger et se relaxer en famille.
Le bonheur au travail n’est pas simple à définir, car il dépend de nombreux critères. Une bonne ambiance, un poste plaisant, des collègues sympas, des missions challengeuses (défis)… il ne se matérialise pas de la même façon chez tous les individus.
Lorsqu’on aime ce que l’on entreprend, la vie passe très vite ! On n’a pas le temps de la voir défiler, car on est constamment absorbé par ce que l’on fait. Le fait de s’intéresser à son activité, de la faire le mieux possible, toujours en quête d’en savoir plus pour être meilleur ...prend un temps considérable. Cela vous transporte d’un travail à un autre, d’un lieu à un autre, d’une recherche à une autre. On est jamais assouvi par ce que l’on découvre et réalise dans le secteur de son choix. Tel a été notre cas ...avec plein de surprises, des hauts et des bas (car ces derniers font aussi partie des premiers), des succès et des échecs (desquels il faut apprendre pour ne pas les répéter). Nous avons été parfois ballottés d’un bord et de l’autre, d’un pays à un autre, d’une activité à une autre complémentaire, mais c’est ainsi qu’on se forge une trajectoire unique.
Cependant, le bonheur n’est qu’un état émotionnel momentané, tels le plaisir et la fierté. Quand on parle de bonheur de façon générale, on pense uniquement aux expériences positives et il faut plutôt le voir comme une qualité de vie globale riche d’une variété d’émotions, en considérant également les mauvais côtés ...desquels il faut apprendre, comme dit plus haut.
Que ce soit dans le public ou le privé (voir l’annexe 1), c’est un sujet dont on se préoccupe de plus en plus. Sur son lieu de travail, cette préoccupation est essentielle pour permettre à l’entrepreneur, au manager et au salarié de se sentir en phase avec lui-même et donc, le pousser à donner constamment le meilleur de soi-même. L’épanouissement au travail de l’individu développe sa performance et améliore la productivité de toute activité professionnelle.
Cependant, pour une raison ou une autre, de nombreuses personnes ne sont pas épanouies dans leur vie professionnelle : elles assimilent alors le travail à une contrainte et à une aliénation, avec raison si elles ne se sentent pas à leur place. La société est ainsi faite et l’approche doit être analysée et améliorée par les responsables de chaque organisation et entreprise pour le bien du personnel.
De fait, lorsque vous êtes heureux au travail en tant que directeur, chef ou employé, cela se ressent de diverses façons.
D’abord, vous avez la motivation pour travailler, donc vous êtes naturellement créatif, efficace et productif.
Ensuite, vous vivez plus en harmonie avec votre entourage, vos partenaires, collègues, fournisseurs et clients.
Puis, on constate aussi que ceux qui prennent un réel plaisir à travailler arrivent à gérer plus aisément les revers et les défis liés à leur vie professionnelle. Ils sont plus engagés et disposés à donner le meilleur d’eux-mêmes.
Enfin, si le bonheur au travail est avant tout personnel, il est important de noter que cela profite à tous, car cela crée moins de stress et impacte positivement la vie de l’entreprise. Cela permet également de casser la routine et mettre en place des stratégies pour se surpasser et motiver les gens qui dépendent de vous.
Un détail qui doit être pris en compte est le fait que le bonheur au travail ne consiste pas à éliminer toutes les mauvaises choses de votre travail. Il faut garder à l’esprit qu’il est presque impossible de trouver un emploi où chaque aspect vous rend heureux : il y aura toujours des tâches ennuyeuses/rébarbatives, un chef peu sympathique/despote, des collègues difficiles/que vous n’aimez pas et quelques clients imbus/désagréables. Il s’agit d’être heureux même en présence de toutes ces choses peu plaisantes.
Mais comment y parvenir ? Par quel moyen favoriser un tel épanouissement ? Car le travail est devenu bien plus qu’une simple source de revenus, il fait désormais partie intégrante des composantes servant à s’épanouir au quotidien, aussi bien au niveau professionnel que personnel (privé/familial). On donne donc de plus en plus d’importance à créer un environnement propice à la manière d’être plus efficace.
Par conséquent, il s’agit d’une notion/d’un sentiment de « se sentir bien », une satisfaction positive, un stade de développement plein et heureux. C’est acquérir la plénitude de ses facultés intellectuelles ou physiques, être bien dans sa peau, dans son corps. L’épanouissement n’est donc pas une situation qui correspond aux critères de réussite proposés par la société (être riche, avoir un poste haut placé dans une entreprise). C’est un ressenti/une satisfaction propre à chacun et seule chaque personne peut définir si elle est épanouie ou non. Pour atteindre cette situation de plénitude, il faut bien entendu agir sur plusieurs facteurs.
En voici quelques-uns à soigner que nous avons nous-même expérimentés tout au long de notre parcours :
(1) Il faut tout d’abord donner du sens à son travail, avoir un but aux activités dans lesquelles on s’engage.
Il faut avoir des objectifs clairs et ambitieux dans sa carrière et pour cela il faut rester vrai et authentique. Sans une réponse à pareille démarche, il est difficile de s’engager résolument.
Par ailleurs, offrir un travail qui a du sens dans un milieu stimulant représente un atout majeur pour attirer et retenir le personnel compétent.
(2) Il faut porter de l’intérêt pour affronter tout travail.
Cela est vrai en étant solitaire (comme dans une activité individuelle), en couple (comme dans une entreprise privée) ou en collaboration (comme salarié au sein d’une société).
(3) la compétence/formation de celui qui travaille (s’il l’a délibérément choisie) doit pouvoir correspondre, dans une certaine mesure, à mettre en pratique ce qu’il a appris. Trouver sa voie et la motivation dans le monde du travail n’est certes bien souvent pas évident !
Au début de la carrière (et même parfois plus tard) ne vous focalisez pas uniquement sur l’aspect financier, d’autres valeurs sont tout aussi - si pas plus - importantes, comme une expérience intéressante supplémentaire pour le curriculum vitae. De toute manière, surtout au début de la carrière, trop de diplômés croient connaître beaucoup de choses (de par leurs études, formation, préparation). En réalité, vous commencer seulement à apprendre les choses de la vie dans le monde du travail ...même si les certificats peuvent aider (pas toujours) à assimiler plus facilement les difficultés pour être heureux.
(4) Dans la structure de travail, il faut aussi que l’effort et la valeur ajoutée soient appréciés à leur juste valeur. Le sentiment d’être utile, tout en étant reconnu par les autres, contribuera au bonheur et au bien-être de celui qui s’exprime.
Cette mise en valeur stimulera dans bien des cas le surpassement de l’individu concerné, surtout en tant que salarié d’une entreprise.
Toutefois, cet individualisme peut aussi l’isoler au sein d’un groupe, comme ce peut être le cas dans le secteur public (dans le secteur privé, vous avez tout intérêt à faire le mieux possible, autrement vous ne ferez pas long feu à votre poste).
(5) Pour atteindre des objectifs, il faut donner une certaine autonomie au professionnel car ainsi celui-ci s’exprime mieux et est plus épanoui au travail.
Dans la plupart des cas, cela permet d’investir dans le développement professionnel de chaque employé, collaborateur, cadre ou responsable.
(6) Acquérir l’esprit d’équipe est un autre point particulièrement important pour atteindre les objectifs dans une entreprise privée ou une institution publique.
Cela permet d’acquérir des compétences et apporter son grain de sable dans un ensemble d’activités recherchant un ou des résultats spécifiques.
(7) Il faut aussi considérer la résilience, c’est-à-dire la capacité de gérer, de s’adapter et d’apprendre de manière productive sur des revers, échecs et déceptions.
Être capable d’encaisser les coups.
Revoir des habitudes et certaines tendances, comme se plaindre souvent, émettre constamment des critiques ou encore agresser les autres.
Améliorer et gérer l’anxiété en pratiquant par exemple la méditation ou en prenant des pauses régulières. Pareille attitude est essentielle pour obtenir le bonheur au travail.
C’est en mettant de l’eau dans son vin qu’on passe au travers des moments difficiles. Souvent, nous l’avons constaté - par la suite, cela allait beaucoup plus facilement !
La résilience au travail est également liée à un détachement réussi de son travail. Il faut donc investir une partie de son temps dans le bien-être en dehors du travail.
(8) Il est important de considérer l’aspect sociable, c’est-à-dire être abordable, bienveillant et gentil (aimable).
Cela implique de traiter les autres avec dignité et respect, faire preuve d’empathie et de compassion, pratiquer la gratitude et gérer les conflits de manière constructive.
En effet, un caractère rustre est peu enclin à se faire des amis et à vivre en harmonie avec les autres. Des caractères forts, il y en a partout et leurs résister est tout un art !
Souvent on critique les autres, mais si on s’analyse un tant soit peu, beaucoup de réactions négatives provenant des autres ne sont qu’une réponse à votre propre comportement vis-à-vis de l'environnement : savoir écouter et faire l’effort de comprendre avant de réagir brutalement et être soi-même agressif …ce qui n’est pas toujours facile !
Il est bien connu que les personnes émettant des ondes positives reçoivent généralement un retour plus humain, plaisant, agréable, récupérateur. Toutes ces qualités sont aussi le propre d’un médiateur de conflits ...pour rendre les gens plus heureux.
Que vous soyez chef ou subordonné, les excuses inspirent plus de respect et d’engagement aux personnes qui vous entourent.
La bienveillance, faire preuve d’indulgence et encourager certaines valeurs comme l’esprit d’équipe, la sincérité et l’empathie sont des qualités hautement appréciable dans toute entreprise.
Pratiquer la gratitude (remercier/exprimer de la reconnaissance) en est une autre qui a un grand impact sur les employés d’une société ou une institution.
(9) Le bonheur au travail ne relève pas de la perfection.
Jamais, vous ne trouverez un travail où tout est facile, sans problème, avec une ambiance des plus agréables/cordiales. Le monde est fait de personnalités et de caractères très diversifiés, d’obstacles et d’incidents imprévisibles ...et il faut faire avec. La personne motivée aborde le monde du travail en ayant à l’esprit qu’il parviendra à ses fins malgré un contexte parfois moins favorable. Il y aura toujours des jours pénibles. Comme mentionné antérieurement, on ne peut pas être heureux tous les jours au travail.
Enfin, le bonheur au travail permet également quelques effets supplémentaires parmi lesquels on note :
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Une réduction de l’absentéisme : un salarié heureux au travail est un salarié qui ne cherche pas à se dérober à ses tâches et prend même du plaisir à se rendre au bureau ;
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Une réduction du turn-over dans les postes : les employés plus heureux ne sont pas tenté de quitter l’entreprise, ce qui permet de conserver de bons éléments ;
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Une acquisition de nouveaux talents : une société reconnue pour accorder de l’importance au bonheur de ses salariés permet d’attirer les meilleurs talents.
En résumé, être heureux dans son activité professionnelle contribue dans bien des cas au bien-être de la vie personnelle. Cela a en effet un impact positif sur le côté privé qu’il faut maintenir hors du travail. C’est la raison pour laquelle savoir se déconnecter du travail est important pour une question d’équilibre personnel.
Le bonheur est donc un équilibre subtil entre nos aspirations, nos échanges professionnelles, notre santé mentale et notre épanouissement personnel.
Comme disait Voltaire1 (1694-1778) : « Le bonheur est souvent la seule chose qu’on puisse donner sans l’avoir et c’est en le donnant qu’on l’acquiert ».
Références :
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blog-seniors.fr
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clubrh.mabonnefee.com
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entreprise-et-compagnie.fr
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factorial.fr
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fiches-pratiques.chefdentreprise.com
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futura-sciences.com
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idev.afdb.org
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mondedutravail.fr
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penser-et-agir.fr
Annexe 1 : Avantages et inconvénients du travail dans les secteurs privé et public.
Secteur privé
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Ce sont les entreprises non gérées par l'État, les fonds d'investissement, banques à capitaux privés, organisations non gouvernementales, associations, coopératives et mutuelles santé ;
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le recrutement s'effectue via les curriculum vitae et après entretien d'embauche ;
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le salaire est fixé librement par l'employeur en respect du salaire minimum de croissance, les conventions collectives donnant aux salariés des droits plus avantageux que le Code du travail ;
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le secteur privé est aujourd’hui largement reconnu comme étant un acteur essentiel du développement économique.
Avantages
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Nombreuses possibilités de développement de carrière (parfois, progression plus rapide que dans le secteur public) ;
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Richesse de parcours dans bien des cas ;
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Cadre de travail à la fois confortable et agréable (en principe, tout est fait pour que les salariés se sentent à l’aise) ;
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Salaire généralement plus attractif (avantages, primes, promotions), surtout au niveau des cadres ;
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Avec l’expérience acquise, vous pourrez toujours postuler dans une autre entreprise.
Inconvénients
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Stress au travail
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Concurrence entre collègues (le challenge est toujours présent)
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Toujours donner le meilleur de soi-même
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La sécurité d’emploi n’est jamais garantie : si compétence insuffisant, vous pouvez être licencié à tout moment, car tout tourne autour de la rentabilité économique.
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L’entreprise n’est jamais à l’abri des crises et faillites du jour au lendemain.
Secteur public
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Institutions dirigées principalement par les pouvoirs publics ;
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Les fonctionnaires sont recrutés sur concours ;
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Le salaire est fixé selon des grilles indiciaires variant selon les statuts et la fonction publique ;
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Il sert normalement à procurer des services d’ordre public afin de protéger les citoyens contre les abus/excès (comme la réglementation légale et la justice sociale), mais également à prélever des sommes budgétaires afin de faire fonctionner son administration et les services à la population (comme la sécurité sociale, la santé, l’emploi, le bâtiment, la défense, l’infrastructure routière, l’éducation, le sport, la recherche et la culture).
Avantages
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Comme fonctionnaire titulaire, vous pouvez être sûr de garder votre emploi. Il s’agit d’un cadre sécurisant ;
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Même si elle est lente, la rémunération est évolutive ;
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La fonction publique offre une grande diversité de filières professionnelles ;
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Le fonctionnaire remplit une mission d’intérêt général, c’est-à-dire que son rôle et ses missions contribuent au bien commun.
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Les retraites bénéficient d'un mode de calcul plus favorable.
Inconvénients
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Emplois monotones ;
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Promotions plus difficiles et généralement plus lentes que dans le secteur privé (les fonctionnaires doivent le plus souvent attendre de changer de catégorie ou d’obtenir de l’ancienneté pour obtenir une augmentation) ;
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Univers hétéroclite (collègues avec des valeurs différentes, ce qui peut parfois poser problème) ;
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Dans la majorité des cas, le fonctionnaire n’a pas d’autre choix que d’obtempérer aux directives de sa hiérarchie (les élus politiques), même si c’est en contradiction avec ses propres convictions ;
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Au niveau des emplois, les demandes de mutation sont très difficiles, lentes, voire impossibles à obtenir.
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1 Un philosophe des Lumières qui a marqué le XVIIIe siècle (il était favorable à la liberté de penser et à la tolérance, et s’opposa au fanatisme religieux).