L’étoile de mer (2ième partie)

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Anatomie, alimentation, reproduction et ennemis

ANATOMIE

Si l’on regarde de plus prêt ce drôle d’animal, l’étoile de mer a une bien curieuse disposition anatomique. Tout d’abord, cet animal - à la caractéristique physique symétrique - possède un excellent système hydraulique appelé système vasculaire de l’eau (référence aux schémas suivants). Ce dernier est composé d’un madréporite, d’un canal central, de canaux radiaux, d’ampoules et de pieds-tubes. Cette disposition particulière donne à l’étoile de mer la capacité de se déplacer, de s’accrocher aux surfaces, de transporter les nutriments et de respirer.

L’étoile de mer n’a pas de cerveau, mais possède un système nerveux très complexe qui part de la bouche et s’étend le long de ses bras.

(à gauche)                                                (à droite)

Face aborale, supérieure ou dorsale                Face ventrale ou inférieure

Note : le canal central est un anneau où aboutissent tous les canaux radiaux.

La bouche se trouve en-dessous (sur la face inférieure) de l’animal et au centre où se rejoignent les « sillons ambulacraires »1 qui partent des bras. Cette bouche permet d’avaler la nourriture de type particulaire pour la digérer de façon classique (digestion interne). La digestion se fait dans deux estomacs distincts : l'estomac cardiaque et l'estomac pylorique.

La bouche d’une étoile de mer

Certaines étoiles de mer utilisent leur estomac cardiaque (sac situé au centre) qui a la propriété de pouvoir sortir de son corps (capacité de « dévaginer » leur estomac) pour envelopper la proie afin de procéder à une digestion externe. Cela leurs permet de consommer parfois des victimes plus grosses qu'elles.

Cette malheureuse moule finira par être vidée de sa substance.

Enfin, d’autres sont capables de consommer du corail (un désastre notamment à la Grande barrière de corail en Australie), comme c’est le cas d’ Acanthaster planci et d’étoiles de mer abyssales.

Sur la face supérieure (surface aborale), on trouve le madrépore et curieusement l’anus. Le madrépore (déjà mentionné plus haut ; encore appelé madréporite ou plaque madréporitique) est l’entrée de l’eau marine, sorte de valve filtrante, qui apporte certaines particules nutritives. Ce madrépore permet de respirer (apport d’oxygène) et d'assurer la régulation de leur pression interne hydrostatique. L’eau incorpore les canaux internes (central et radiaux) commandant entre autres le gonflement des podias (ou pieds) de l’étoile de mer pour pouvoir se déplacer, mais aussi pour s’accaparer de proies.

Ce curieux animal marin est fort sensible à la lumière, aux changements de températures et même aux différents courants marins. Pour cette raison, il n’est pas capable de survivre hors de l’eau ou dans des eaux qui ne sont pas salées. Il est également très sensible au toucher.

À la fin de chaque rayon (bras, tentacule), il y a un œil qui contient assez d'ommatidias (ou unités individuelles d'un œil composé) pour offrir à l'animal une image de quelques centaines de pixels.

Certaines espèces ont une sensibilité à la lumière améliorée grâce à des ommatidias plus grandes, mais avec une résolution spatiale de l'image probablement moindre.

Particularités - Quelques espèces vivant en profondeur ont certains organes bioluminescents. Ainsi, Novodinia americana peut être lumineuse sur l'entière surface de son corps. Elles ont généralement des yeux plus développés afin de pouvoir chasser ou repérer des partenaires sexuels.

Sous les bras, on trouve des sillons radiaux qui portent entre 2 et 4 rangées de podias (pieds ambulacraires) qui sont les organes de la locomotion : ceux-ci sont généralement terminés par une ventouse (sorte de disque adhésif). Ces sillons ambulacraires sont protégés de part et d'autre par une rangée de plaques armées de piquants ou de granules élargis, qui forment la bordure ambulacraire.

ALIMENTATION

Les étoiles de mer sont essentiellement benthiques, c’est-à-dire qu’elles se nourrissent de ce qu’elles peuvent trouver au fond des eaux. Ce sont des omnivores2 opportunistes à tendance carnivore ou détritivore suivant les espèces et la disponibilité en nourriture. Certaines espèces sont spécialisées dans la prédation ou la filtration du plancton.

Leur régime alimentaire est principalement constitué de proies immobiles ou se déplaçant lentement. Selon les espèces, elles peuvent se nourrir de mollusques (comme les moules, pétoncles et coquilles saint-jacques), de crabes et d’autres crustacés, d’oursins, de vers polychètes, d’autres échinodermes (étoiles de mer ; cas des Solasters, spécialisés dans ce « cannibalisme »), d’autres invertébrés et même parfois de petits poissons.

Pour manger les bivalves, l’échinoderme (l’étoile de mer, également appelée "astérie ») s’enroule autour de sa proie et force l’ouverture de la coquille avec ses ventouses. Il lui faut parfois plus d’une heure pour desserrer les valves d’un animal qui résiste à son étreinte. Ensuite, l’étoile sort une partie de son estomac par la bouche et la glisse dans sa victime pour en dévorer la chair. Des sucs digestifs sont alors libérés pour attaquer les tissus de la victime. Une fois cette longue digestion terminée (plusieurs heures), l'estomac retourne à l’intérieur de son corps.

REPRODUCTION

En ce qui concerne la reproduction, la fertilisation est externe, et les œufs sont fécondés dans l'eau, où ils vont dériver au gré des courants, parmi le plancton. Ensuite, les embryons et larves « se collent » aux rochers pour se développer. Le succès de la reproduction sexuée dépendra en grande partie de la température de l’eau.

Mais certaines étoiles de mer peuvent se reproduire de façon asexuée3. Elles ont alors la capacité de se régénérer, c’est-à-dire qu’elles peuvent restaurer les parties du corps perdues. Cela peut se produire soit après un accident, soit en sacrifiant un bras (par exemple) aux prises d’un prédateur. Mais le processus est relativement lent.

Ainsi, l’astérie possède une technique de défense très particulière qui consiste à abandonner volontairement un bras pour leurrer ou fuir un prédateur. Le genre Linckia peut même en perdre 4 sur 5 qui se régénéreront s’il reste une partie du disque central, c’est-à-dire que les organes vitaux soient préservés. Le mécanisme de régénérescence prendra ensuite plusieurs mois selon le nombre de membres touchés.

Ce comportement, appelé « autotomie », est adopté par d'autres membres du règne animal, tels que le lézard, qui laisse sa queue en cas de menace.

ENNEMIS

Parmi ses principaux prédateurs, citons de gros poissons susceptibles de briser leur squelette, certains crustacés et mollusques carnivores (comme les calmars), des congénères cannibales et les goélands. Dans les mers chaudes des Caraïbes ou d’Afrique, la crevette arlequin se nourrit exclusivement d’étoiles de mer, en commençant par les bras pour finir par le disque central afin de garder sa proie en vie le plus longtemps possible !

Crevettes « Arlequin » (Hymenocera picta)

Malheureusement aujourd’hui, les étoiles de mer doivent aussi faire face à de nombreuses autres menaces et dangers. Nous avons déjà signalé la pollution des eaux. Il y a également les innombrables captures humaines pour être vendues comme ...souvenirs ! Ainsi au fil du temps, leurs populations diminuent de plus en plus.

Références :

  • https://en.wikipedia.org

  • https://ourmarinespecies.com

  • https://www.jstor.org

  • https://www.thoughtco.com

  • Illustration of the structure of a starfish (or sea star), an echinoderm closely related to sea urchins and sand dollars, Amanda Gochneaur.

  • Sea Star Anatomy, Jennifer Kennedy, 2019 (thoughtco.com)

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1  En relation avec les ambulacres, c'est-à-dire des pieds rétractiles munis de ventouses (typique chez les échinodermes).

2  C’est-à-dire qui mangent un peu de tout, aussi bien des animaux que des végétaux.

3  Ce qui veut dire sans intervention de gamètes, pouvant se reproduire par fragmentation/partition.

Quelle est le sixième caractère du mot 1fbq8kv ?

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