Décryptage d'un monde mystérieux : historique Colombie (6)

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(6ième partie)

     L’autre personne fondatrice de l'e.a.r.l. AQUIDEAS avait suivi un cursus de 5 années à l’excellente Universidad del Valle à Cali en Colombie. Cette institution lui conféra une « Licence en Biologie Marine ». La pratique de sa thèse fût réalisée dans une crevetticulture non loin de l’Équateur, pays qui produisait déjà dans les année 80s de grandes crevettes (Penaeus vannamei et P. stylirostris) pour l’exportation. Le propriétaire de cette société privée voulait diversifier ses activités et accepta d’établir une écloserie d’huîtres (Crassostrea rhizophorae et C. columbiensis) présentes dans les eaux alimentant sa ferme aquacole.

     Grâce à cette politique entrepreneuse d’ouverture, elle développa un système astucieux : le naissain1 fût capté au moyen de radeaux construits en balsa2 et bambous desquels pendaient des filières de demi-coquilles sèchées de noix de cocotier, un matériau dur et rugueux similaire aux tuiles, ardoises ou coupelles utilisées en France ; une fois captées, les toutes petites huîtres était ensuite placées dans un système sous hangar qui était contrôlé par un circuit semi-fermé de filtration d’eau de mer. C’est là qu’elles se développèrent dans un premier temps, pour ensuite être affectées en d’autres lieux à leur grossissement.

     Deux éminences scientifiques étrangères l’aidèrent à monter certains détails de ces opérations : le Dr. M. Carriker de la University of Delaware (USA) et le †Dr. D. Quayle de l' IDRC3 à Vancouver (Canada) qui travaillaient tout deux sur les bivalves de leurs pays tout en s’intéressant à ce qui se faisait à l’extérieur. Elle s’appuya également sur des articles de références, comme des publications d’Ifremer et rapports de Tahiti, pour affiner son système et alimenter les bivalves.

     C’est à cette époque que l’autre associé fût envoyé par Bruxelles en Colombie afin de mener une prospection le long des côtes, aussi bien du côté Atlantique que Pacifique, afin de proposer d’éventuels projets pouvant faire l’objet d’une assistance. La mission avait pour seul et unique but de développer les « exportations » de produits de la mer. Avec l’aide du gouvernement, il rencontra les responsables des principales institutions nationales en charge du secteur des pêches et de l’aquaculture. Il visita aussi plusieurs entreprises dans le secteur privé qui travaillaient dans ce domaine particulier. De plus, il consulta nombre de rapports et documents officiels. Enfin, il eût de longues discussions avec les autorités sur l’orientation et la planification à donner pour les années à venir.

     Toutes ces démarches aboutirent au simple constat qu’avant de penser « exportations », il fallait d’abord avoir des « productions » (c’est-à-dire des quantités suffisantes), et que pour les obtenir il fallait en premier lieu assurer des « formations » ciblées, non seulement académiques, mais également dans des crevetticultures expérimentées à l’extérieur du pays.

Malgré les termes de références imposées, Bruxelles ne pouvait mettre les bœufs « avant » la charrue et il leurs fallut admettre (malgré la contrariété) l’évidence des recommandations !

Si un consultant a acquis une expérience intéressante, c’est à ce niveau qu’il doit rester intègre avec la réalité observée afin d’influencer de façon plus durable pour le plus grand bénéfice du pays concerné.

     C’est également durant cette période que l’éveil doit être maximum pour le spécialiste afin de détecter et suggérer des projets collatéraux potentiellement intéressants. Tel fût le cas entre autres de cette initiative dans la tentative de développer une filière de mollusques marins (bivalves, comme les huîtres). En effet, la région côtière visitée possédait un grand delta (estuaire parsemé de petites îles), vaste zone de palétuviers qui permettaient à une importante communauté d’espèces aquatiques, aussi bien de mer que d’eau douce, de se reproduire.

     Toutefois, il faut souvent compter avec certains facteurs pouvant influencer leur évolution. En Amérique du Sud, manger des mollusques marins est loin d'être une tradition ! De fait, ces bivalves étaient pratiquement inexistants sur les marché locaux. Donc, il fallait aussi considérer les aspects commerciaux pouvant éventuellement développer ce potentiel. Proexpo, la branche industrielle du ministère de l’économie Colombienne l’y aida.

     Ainsi, des documents techniques, statistiques et autres rapports annuels furent échangés entre l’Europe et l’Amérique du Sud et il fallut assumer quelques traductions pour y voir plus clair.

     Deux années plus tard, l’Union Européenne revenait à la raison et offrait à ce pays quelques bourses extérieures orientées vers la gestion d'écloseries en crevetticulture.

     L’auteur eût ensuite le privilège et la chance de pouvoir se rendre à plusieurs reprises dans ce beau pays qui a été miné durant tellement d’années par des cartels illicites peu scrupuleux et par des autorités militaires et policières abusives. Aujourd’hui, ce passé est révolu et force est de constater qu’il est de plus en plus possible de circuler partout librement pour en découvrir ses nombreux joyaux nationaux. Ainsi, le tourisme revient en force et se délecte de pouvoir visiter tant de vestiges pré-colombiens sans devoir se préoccuper de problèmes sécuritaires.

     A continuation, vous trouverez quelques détails marquants ...une réalité que nous avons constatée en Colombie ces dernières années :

  • Le pays a une histoire unique qui se retrouve dans bien de ses anciens monuments, comme les superbes statues mégalithiques multi-chromes du site archéologique du Parc de San Agustin reconnu comme héritage mondial par l'UNESCO en 1995 ;

  • Sa population compte encore les descendants de nombreuses minorités indigènes, avec toutes leurs valeurs intrinsèques, comme c’est le cas du peuple Tayrona et Kogui vivant en symbiose avec la nature sur les terres de la « Cité Perdue » construite il y a 12 siècles et située dans la sierra Nevada de Santa Marta (sur le Pacifique) ;

  • Il y a aussi beaucoup de festivités traditionnels et événements annuels, comme plusieurs carnavals et la fête des fleurs à Médellin (deuxième exportateur mondial de fleurs) ;

  • Digne représentant d’Amérique du Sud, ce pays offre bien des paysages allant de la côte à des montagnes parfois de plus de 5.700 mètres, de la savane à la jungle, où la vie n’est pas toujours facile, mais où elle est loin de la turbulence des villes et souvent intégrée à un environnement beaucoup plus naturel ;

  • La capitale Bogotá abrite un très beau musée de l’or où l’on trouve des objets artistiques uniques façonnés par des civilisations antérieures à l’arrivée des colonisateurs Européens ;

  • Le pays compte quelques très beaux parcs nationaux, comme le Sanctuaire de la Faune et de la Flore de l’île Gorgona et la réserve naturelle de San Cipriano (entre Cali et Buenaventura) ;

  • Une richesse minérale fait également la fierté des nationaux: l’extraction des émeraudes qui sont ensuite travaillées sur place et restituées sous forme de bijoux des plus convoités ;

  • L’architecture traditionnelle ancienne est un autre domaine qui capte l’attention du visiteur pour son style et la pureté de ses lignes variées, comme c’est le cas de la "vieille ville" et l'imposante forteresse ("Castillo de San Felipe de Barajas") à Cartagena, sur la mer des Caraïbes, qui ont fait l’objet de très belles restaurations ;

  • La cuisine nationale est excellente, très variée et le résultat d'un métissage d'ingrédients, pratiques et traditions amérindiennes locales, européennes (principalement espagnoles) et africaines, comme les "arepas4" et "tamales5", la soupe "sancocho"6 ou encore l' "ajiaco"7 ;

  • Rarement, on trouve un pays avec autant de fruits et de jus naturels: mangues, fruits de la passion (maracuya), granadillas, mais aussi guanabanas, lulos, curubas, carambolos et encore bien d'autres ...pour le plus grand plaisir de notre palais ;

  • De grandes cultures servent également les intérêts régionaux, comme c’est le cas de la canne-à-sucre, le café, les bananes "platanos", quelques citrus et la papaye ;

  • Dans les zones rurales, les "paísas" (paysans) sont aimables et généralement prêts à vous aider (bien entendu, tout dépend de comment vous vous comportez avec les autres) ;

  • Leur artisanat est une autre corde importante à leur patrimoine, que ce soit dans la confection de chapeaux, dans celle du cuir (comme les selles pour chevaux) ou la poterie et arts décoratifs ;

  • Enfin, il ne faudrait pas passer sous silence la révolution (bien réelle et expérimentée) qui s’est opérée ces dernières années en matière de « sécurité » un peu partout dans ce grand pays (presque 2 fois la grandeur de la France) : bien entendu, il ne faut jamais exposer la richesse matérielle que vous pourriez accumuler, mais se promener aujourd’hui dans Medellín ou Cali n’est plus « risqué » comme vers la fin des années 90 durant lesquelles la violence était à son paroxysme ...imposée par les lois anti-sociales des barons de la drogue !

    Aujourd’hui, le tourisme revient en masse, car il sait apprécier les vraies valeurs de ce beau coin d'Amérique du Sud qu’est la Colombie. De fait, plusieurs de nos clients habituels en sont revenus ...enchantés en 2019 !!!

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1  Semences d’huîtres.

2  Bois tropical très léger utilisé pour la réalisation de maquettes (architectes ; modèles réduits).

3  International Development Research Center.

4  Pain de maïs blanc ou jaune, souvent garni de jambon, fromage, viande, haricots et/ou œufs. 

5  "Sandwiches" d'origine indigène, cuits à la vapeur, enveloppés dans des feuilles de bananier (ou maïs) contenant une farce pouvant être salée (viande, ragoût) ou sucrée (fruits).

6  Soupe traditionnelle contenant notamment des morceaux d'épi de maïs et banane verte, du manioc (yuca) et du poulet, poisson ou bœuf (parois interne de l'estomac).

7  Soupe épaisse de pommes de terre.

1 commentaire

#1  - Olivier a dit :

Je confirme la dernière phrase de cet article: Oh oui quel magnifique pays que la Colombie

Quelle est le dernier caractère du mot bu0aef ?

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