Décryptage d'un monde mystérieux : sublime Amérique du Sud (5)

Rédigé par Aquideas Aucun commentaire
Classé dans : Assistance Mots clés : emploi, Trinity&Tobago, Surinam, Bolivie, Paraguay

(5ième partie)

     Après les USA, l’un de nous fût envoyé à plusieurs reprises en Amérique du Sud. En 1986, cela avait été une véritable révélation empreinte de bonnes surprises dans bien des domaines. Cet énorme continent possède en effet des richesses inestimables, des paysages uniques, des gens exceptionnels, ainsi que des valeurs intéressantes pour vivre ...sachant allier la famille, les amis, les ressources régionales, le travail « de campo » (c'est-à-dire à la campagne ...bien souvent dans un contexte isolé où la nature est exubérante) et leurs sens de créativité malgré les nombreux obstacles.

     Mais ce qui est fascinant dans cette partie du monde, c'est la diversité de ses paysages, ses villes historiques et ses populations indigènes. Pour ne citer que quelques aspects:

  • Il y a des côtes paradisiaques aux sables blancs, jaunes et noirs ...qui ne salissent pas ;

  • Les fleuves sont très particuliers, comme l'Amazone avec une embouchure de 6-40 Km de large (selon la saison) et dont le déversement des eaux troubles se voient (par avion) à des kilomètres de la côte dans l'océan Atlantique ;

  • Certaines chutes d'eau sont très impressionnantes, comme les "Cataratas del Iguazú"(pratiquement à la croisée du Brésil, de l'Argentine et du Paraguay), le "Salto del Angel" (1.000 mètres; au Vénézuela) ou les "Cataratas las Tres Hermanas" (914 mètres; au Pérou) ;

  • Quelques plans d'eau sont hors du commun, comme l'énorme lac Titicaca (presque 8.600 m2) à plus de 3,800 mètres d'altitude ;

  • Des forêts sont fabuleuses, comme l'Amazonie avec une faune très riche mais pas toujours fréquentable (piraňas, "lagartos"1, jaguar, anaconda...) ;

  • Certaines montagnes sont légendaires, comme la Cordillère des Andes s'étendant sur plus de 7.000 Km et culminant à près de 7.000 mètres ;

  • Il y a beaucoup de villes très anciennes et uniques, comme Machu Picchu et Cuzco (au Pérou), Belém et Manaus (au Brésil), Sucre (en Bolivie), Quito (en Ecuador), Valparaíso (au Chili), Salento (en Colombie) ...pour n'en citer que quelques unes ;

  • Et il y a surtout les autochtones, souvent très travailleurs, mais fréquemment aux ressources fort limitées ...parfois il sont méfiants, mais la plupart du temps ils sont très aimables, toujours prêts à vous rendre service ...peut-être poussés par la curiosité pour en savoir davantage sur votre personne, mais combien naturels où la spontanéité est l'une de leurs plus grandes qualités. Il est vrai que lorsque vous parlez leur propre langue, cela facilite grandement les choses !

     L'Amérique Latine est un monde bien à part et unique en son genre. Celui qui était passé par tous ces merveilleux sites se sentit très vite à l'aise et profondément heureux de pouvoir travailler dans pareil environnement !

     Des organisations internationales lui offrirent ainsi de conduire des expertises ou donner de l'assistance technique dans plusieurs pays pour participer à des plans et projets nationaux tels que des infrastructures portuaires, de développer des pêches côtières et artisanales, créer des centres aquacoles et installer des piscicultures.

     Ce fût notamment le cas sur l'île de Trinidad (& Tobago) où un bureau de consultance italienne répondait à un appel d'offres qu'il avait remporté concernant l'établissement d'un plan quinquennal national en agriculture. On lui demanda ainsi de l'accompagner afin d'intégrer à leurs propositions une composante piscicole. Il fallut donc prospecter l'île et développer quelques propositions pouvant être mises en œuvre dans le futur.

     Au Surinam (dont la langue officielle est le néerlandais), une O.N.G.2 hollandaise l’envoya pour étudier la possibilité d'élever des tilapias. Sur place, il découvrit un poisson préhistorique, aux écailles osseuses (s'apparentant à une armure) capable de survivre et se déplacer en milieux vaseux (dans la boue) pour rejoindre des biotopes d'eau indépendants. Il s'agissait de l'Atipa Bosco (Hoplosternium littorale; famille : Callichthyinae - ordre : Siluriformes; une sorte de Silure ou poisson-chat). D'une longueur adulte d'à peine 22 cm, il est très apprécié des populations autochtones qui en firent un plat régional particulièrement prisé. Pour récolter suffisamment d'information sur cet étrange poisson d'eau douce, il dut se déplacer en Guyane et au Brésil où des centres de recherche lui procurèrent des études et rapports scientifiques afin de mieux cerner son éthologie3. Le but était évidemment d'en contrôler sa reproduction, base même de sa propagation.

     Dans le cadre d'une assistance de l'Union Européenne (U.E.), une consultance belge l’envoya en Bolivie pour aider le pays à développer les espèces de poissons potentiellement commercialisables. Cela voulait dire qu'il fallait en connaître non seulement la biologie et les techniques d'élevage, mais également l'acceptation d'un point de vue organoleptique (c'est-à-dire les données relationnées avec l'aspect visuel et le goût), ainsi que s'intéresser à la filière du traitement commercial des poissons. Il fût véhiculé par le gouvernement et visita plusieurs provinces, quelques centres piscicoles nationaux et une faculté universitaire orientées vers les sciences aquatiques. Des contacts professionnels se sont noués et il proposa des alternatives pouvant aider quelques initiatives pour développer la pisciculture nationale.

     Une autre fois, le siège central à Londres de la British Executive Services Overseas (BESO) lui demanda de se rendre au Paraguay pour y développer l’élevage de poissons d’eau douce (ce pays n'a aucune frontière avec les océans). Espèces endémiques dans la région, les tilapias ont fait l'objet d'une attention toute particulière et un module4 d'élevage a été proposés afin de fournir suffisamment de protéines animales dans les zones les plus reculées du pays. Curieusement cette mission avait été coordonnée par les plus hautes instances militaires, mais le but premier était d'atteindre les plus démunis parmi la population afin de développer certaines ressources liées aux cours d'eau de leur environnement.

     D'autres tâches furent aussi demandées pour seconder quelques bureaux d’ingénieurs-conseils français, allemands et américains dans le cadre de propositions d'assistance qui seraient financées par des organisations internationales. Dans cette aide, il y avait toujours une composante liée aux pêches ou à l'aquaculture. La plupart de ces appels d'offre concernaient des projets pour une durée de 2-5 années sur le continent Sud-américain. Toutes ces requêtes étaient basées sur l'expérience de terrain et une pratique de l'espagnol ...qui débouchait par la suite sur des visites nationales ciblées.

     Enfin, l'U.E. (Bruxelles) l’envoya avec un économiste par le biais d'un bureau de consultance belge en Colombie. Étant donné l'importance de cette mission particulière, cette expertise fera l'objet d'un prochain chapitre.

     Tous ces déplacements lointains n'ont fait qu'enrichir celui qui répondait positivement à toutes ces tâches relevant de ce mystérieux monde dans l'eau. Pour évoluer, il fallait bien sûr avoir un sens aigu de l'observation pour pouvoir proposer des alternatives nouvelles adaptées aux milieux et en accord avec les autorités locales. L'Amérique Latine contribua grandement dans son apprentissage à ..."observer" ! La façon de procéder - c'est-à-dire découvrir les ressources, échanger des idées avec les personnes concernées, analyser les données collectées et proposer des options plausibles - aboutissait dans bien des cas à des réalisations sur des lieux en manque d'information technique et d'infrastructure.

     Ainsi, la satisfaction de pouvoir contribuer à un certain développement national, régional ou même ciblé localement faisait bien-entendu partie de cette motivation dont était animé celui à qui ont avait demandé de coopérer. Dans quelques cas rares (fort heureusement), le projet n'avait pas pu se concrétiser pour des empêchements extérieurs (étrangers) à sa volonté d'aboutir ...comme certaines périodes d'instabilité politique, un renversement d'autorité (changement de responsables), une priorité déplacée occasionnée par un cataclysme climatique ou encore une réaffectation du budget national (ne permettant plus de mettre sur la table les fonds incombant au gouvernement pour l'obtention de fonds extérieurs).

     Toutefois, vous constaterez dans les chapitres à venir que toutes ces prestations professionnelles ...occasionnelles, aussi attractives fussent-t'elles, ne suffisaient plus pour mener une vie économiquement rassurante. Par force de conviction, il fallut bien souvent bivouaquer entre toutes ces propositions ...qui ne se concrétisaient par la suite que peu souvent ! Car le monde de la consultance - pour laquelle vous vous défoncez - n'obtient pas toujours l'attribution des marchés proposés, c'est-à-dire la mise en œuvre du projet sur sa durée de vie. Aujourd'hui, avec la mondialisation, beaucoup de facteurs peuvent effectivement influencer le résultat des sélections ...parfois discutable !

     Mais cela est une autre histoire ...qui influença néanmoins plus tard les choix professionnels de celui qui s'était engagé dans cet espace de la science tellement riche en découvertes et échanges humains.

________________________________________________

1  Petits crocodiles d' 1,5 m de long.

2  Organisation non gouvernementale.

3  Caractéristiques de son comportement biologique.

4  Procédure technique (ensemble du processus d'élevage dans une unité d'infrastructure préétablie).

Quelle est le deuxième caractère du mot 3et9g ?

Fil RSS des commentaires de cet article