Quelque chose de plus...

Rédigé par Aquideas Aucun commentaire
Classé dans : Réflexion Mots clés : business, orientation

     On dit généralement que l'argent ne fait pas le bonheur. Certains me rétorqueront qu'il en faut pour vivre (bien sûr), mais il serait dommage d'en faire le seul moteur pour progresser dans la vie.

     Aujourd'hui, notre système occidental de fonctionner est bien malade de ce point de vue, car certaines personnes ne jugent la plupart du temps que sur les acquis externes, les revenus, les diplômes, la puissance et la notoriété dans la société. Pourtant l'habit ne fait pas le moine, parfois bien loin de là ...si l'on en connaissait tous les méandres pour atteindre certaines convoitises !

     Et pour cause, on se sent mieux lorsqu'on s'intéresse un temps soit peu à l'orientation dans laquelle on s'est engagée. Ceci est vrai pour la plupart des métiers du monde ...en tout cas, nous l'avons constaté dans de nombreuses professions et pays traversés (de façon plus réaliste par nos contrats de travail ou de manière plus superficielle en tant que touristes). Le tout est de s'épanouir dans son domaine, l'excellence viendra ensuite !

     Beaucoup d'émissions de radio et télévision donnent en exemples de grandes entreprises. C'est souvent instructif et cela peut parfois conduire à des idées. Malheureusement, on détecte plus difficilement dans ces gros business les flux d'argent (ou "economics") qui sont nécessaires à leur  développement. De plus, ils n'ont que peu d'application pour beaucoup de nos "p.m.e." (petites et moyennes entreprises) ...surtout dans le cadre plus spécifique d'une production "familiale".

     Quels sont les besoins monétaires à mettre sur la table pour, d'une part démarrer et assurer les frais opérationnels d'une activité professionnelle, d'autre part avoir des gains (du bénéfice) ?

     Dans tous les cas, ceci se fait toujours avec beaucoup de conviction, du travail, un certain doigté, un peu de chance (que souvent on se crée) et de la discipline. Ce sont des attitudes qu'on apprend et qui permettent certaines formes de réussite.

     Aux U.S.A., il faut impressionner par son savoir-faire, le soin apporté à la présentation du projet, la rapidité d'action, les gains dégagés et l'aisance matérielle. Malgré cette approche, j'y ai fortement apprécié la formation académique spécialisée ...intensément pratique et réaliste (recherche appliquée) dans les "graduate schools" des universités là-bas.

     En Amérique Latine, il y a énormément de potentiels qui peuvent être développés. Les ressources sont faites pour ceux et celles qui osent s'aventurer dans un secteur privé pas toujours visible sur le long terme. Ici aussi, le travail est évidemment omniprésent, mais ces entrepreneurs ne sont généralement pas aussi freinés par l'administration ......même s'il faut de plus en plus se soumettre à des formalités d'ordre professionnelles.

     En Asie, bien des productions sont plus diffusent (opacité voulue ?). Toujours est-il que là-bas ils sont hyper-actifs et qu'ils savent utiliser les nombreuses ressources naturelles (entre autres) pour les accommoder aux habitudes (et croyances) afin de les faire fructifier au centuple ! Continent riche en savoir-faire, sans aucune inhibition et sans toutes les préventions (parfois dérisoires) de nos standards Européens.

     En Afrique, on atteint cet équilibre la plupart du temps en tenant compte du contexte social très important dans lequel on baigne. Un système est souvent mis en place en impliquant aussi une population très jeune ou fort âgées que l'on a tendance à ignorer sur d'autres continents. En effet, ils peuvent toujours intervenir de par leur fougue, connaissances ou expériences. Il est cependant parfois dommage que sur ce beau continent plus de protection sociale ne soit pas assurée par les institutions publiques.

     En Europe, il y a beaucoup d'idées et souvent on désire établir un business au pas de charge ...ce qui est intéressant, car "time is money". Beaucoup d'initiatives se basent sur des pratiques industrielles astucieuses. 

     Mais plusieurs facteurs, comme le système fiscal entraînent vite redressements judiciaires, dépôts de bilan et faillites ...qui n'apportent que de la misère chez ceux qui dépendent directement de ses entreprises. Pourtant, celles-ci ne sont pas tellement due aux revenus dégagés, mais plus fréquemment à cause des nombreux impôts et très lourdes charges obligatoires qui nous sont imposées !

     Tristement, l'autorité publique ferme souvent les yeux sur le contexte dans lequel l'investisseur évolue. Ainsi, bien des productions industrielles provoquent de sérieux déséquilibres ...qui habituellement deviennent irréversibles.

     Pourtant sur le long terme, on gagnerait à faire baisser les productions pour faire un peu plus de « qualitatif ».

     Pourquoi ne peut-on pas s'engager vers une production plus douce, plus respectueuse de la nature, presque en équilibre avec cette dernière ?

     Elle offrirait de meilleurs produits pour la santé, traiterait en général mieux l'aspect humain et permettrait d'obtenir une constance dans les "quantités" ...avec l'avantage d'offrir en même temps de la "qualité"! Cela implique logiquement de baisser (parfois considérablement) les densités au départ et de ne plus utiliser les engrais et aliments artificiels. Par contre, cela conduirait à des productions plus modestes, mais certainement plus valorisantes.

     Nous essayons de nous appliquer à une telle approche.

     Il est bien difficile cependant d'être précis sur les coûts liés à pareille démarche sur le terrain. De longues heures y sont consacrées (souvent au-delà de 60/semaine ; dans notre cas, 7 jours sur 7). Souvent, il faut aussi faire avec de modestes moyens, mais avec plus de travail.

     En aquaculture, produire du phytoplancton, élever des animaux, surveiller la météo, agir en fonction des cycles lunaires (marées), encaisser les catastrophes naturelles, etc. font partie d'un état d'esprit pour atteindre le "qualitatif". Tout cela est possible si c'est fait en harmonie avec notre environnement  !

     Depuis des siècles, on peut observer pareille attitude chez les pisciculteurs chinois qui offrent d'intéressants systèmes de production en intégrant plusieurs activités associatives qui se bénéficient l'une de l'autre. Par exemple, ils élèvent des poissons avec des canards (fertilisation naturelle de l'eau par leurs déjections) tout en entretenant des mûriers (les feuilles entre dans l'alimentation des poissons et servent dans l'élevage des vers a soie).

     Ils atteignent d'intéressants résultats qui alimentent un commerce de proximité dans de bonnes conditions (malgré les dires de certains). Et donc, l'industrie n’a pas besoin de s'en mêler, car les fertilisants chimiques et aliments artificiels sont non seulement coûteux, mais parfois la composition affichée ne reflète pas toujours la réalité (ce sont nos propres observations). Pourtant, ils produisent aussi du correct ... contrairement à la croyance occidentale commune.

     On dit que l'industrie peut tout, car le bio-technicien est capable de tout transformer pour obtenir ce qu'il cherche. La biochimie est un secteur réellement passionnant, je le reconnais. Malheureusement, nous avons aussi constaté que la plupart des chercheurs (tout comme beaucoup de journalistes qui les interviewent) n'ont aucune idée des coûts liés à toutes leurs investigations (moins vrai dans le secteur privé ; généralement anti-économique dans le public). Encore faut-il pouvoir dominer son secteur et en connaître les cordes maîtresses, mais ce serait bien long de vous écrire sur ce sujet en particulier.

     Nous croyons aussi qu'il est grand temps de s'orienter vers des pratiques plus humaines ou la dimension sociale doit prendre plus d'importance. Cela rendrait nos employés plus heureux, donnerait pleine satisfaction à la clientèle et produirait surtout plus sainement pour le corps humain ...en éliminant les pesticides et ingrédients issus de la manipulation industrielle aux effets résiduels incertains !

     Croyez-moi, je pèse ici tous mes mots.

     Notre longue spécialisation, les analyses globales et les nombreuses observations nous ont aidés à prendre pleinement conscience de ce qui se pratique dans beaucoup de productions: il n'y a plus que la notion de "rentabilité" qui compte ...au prix d'une qualité de plus en plus négligée. Cet impact a des répercussions et nous concerne tous ! C'est la raison pour laquelle nous avons opté pour des pratiques plus propres en matière de nutrition animale, qualité de l'environnement, prophylaxie des eaux et commercialisation des produits. Ce n’est pas toujours facile, mais nous essayons d'appliquer ce qui est réalisable à notre portée !

     Comprenez-vous maintenant ce que nous ressentons après 40 années passées au service de cette belle activité (poissons d'eaux douces, crustacés et mollusques marins) ? Il faut absolument éviter toute forme de contamination chimique dont les effets résiduels (nanoparticules) sont toxiques pour notre santé. Il est en effet grand temps d'orienter l’intérêt commercial vers des horizons différents ...loin de tous ces grands groupes industriels (chimiques, pharmaceutiques, agro-alimentaires et bio-technologiques) avides de bénéfices en milliards d'euros !

     Il y a quelques années en d'autres lieux, nous avions élaboré des aliments artificiels ("pellets" ou concentrés) pour animaux terrestres et aquatiques. Les principes sont les mêmes dans tous les pays. Quelques années plus tard, nous avons dû reconnaître que la nature faisait bien les choses ...certainement de façon plus saine et surtout perenne! De plus, cette même nature rattrape bien des irrégularités si on la laisse agir, c'est-à-dire avec du temps ...qu'on ne prend souvent plus.

     Donc, nous avons cherché à rester en équilibre avec notre environnement, impliquant une baisse considérable des chiffres de production (on l'oublie souvent, car il s'agit aussi d'un manque à gagner). Aujourd'hui, nous sommes plus tranquilles avec notre impact sur le milieu aquatique de proximité et les gens qui nous entourent, car (comme mentionné antérieurement) les aliments "industriels" représentent un lourd budget ...à justifier ...et son impact n'est pas toujours celui que l'on espère ! Enfin, l'incidence de pareille démarche est sans aucun doute bénéfique pour la clientèle et les générations à venir afin d'offrir une alternative plus viable.

     Comme vous le constatez, l'orientation d'un business est très importante: il n'y a pas que des considérations de "gros sous" ...pour justifier une comptabilité dans le vert ! D'autres aspects sont tout aussi, si pas plus, importants au long terme. Mais cela implique des connaissances, du réalisme, des initiatives durables, de la persévérance, beaucoup de compréhension de la part de l'administration publique et un levé fondamental des préjugés ...qui n'ont plus trop à voir avec l'argent accumulé.

     Ce n'était juste qu'une réflexion de ma part ...qui j'espère pourra influencer les choix à faire dans certaines études économiques. Celles-ci pourraient un jour vous amener des surprises insoupçonnées et même se révéler percutantes dans une approche utile pour notre évolution!

Bien a vous.

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